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Mythes et légendes

Posté : sam. 21 mai 2005 20:37:11
par Hinata
Venait ici vous assoir confortablement au coin du feu à la lueur de la lune,bercé par le bruit des hibou hululant perchés sur leurs arbres. Venait écouter les légendes et les mythes les plus incroyables qui ont marqués votre enfance.


La légende d'Azénor

On vit un jour aborder sur la grève de Porspoder, une grande auge de pierre qui venait d'outre-mer. De cette barque se leva Saint Budoc, dont le nom, en breton, signifie le noyé.

Longtemps, bien longtemps durant, les marins chantèrent son histoire dans la gwerz de la tour d'Armor. La voici qui suit...

A Brest, port de mer, se dressait le château d'un prince de Léon, dont Madame Azénor était la fille. Devant les louanges faites sur ses perfections, un comte, le comte Chunaire de Goëllo fit demander sa main en grandes pompes par des émissaires richements parés d'or et d'argent.

Les noces eûrent tôt d'être célébrées quinze jours durant, quinze jours d'un bonheur inégalé pour la belle Azénor. Puis vint le temps de suivre son époux.

Bientôt sa mère mourut et son père prit pour seconde épouse, une femme aussi mauvaise que la mer par jour de tempête...

Huit mois s'étaient à peine écoulés depuis qu'Azénor était mariée et déjà, à longueur de mensonges et de noirceur sa marâtre avait convaincu le comte qu'il se trouvait trop tard pour lui de préserver sa couche. Elle s'efforça par jalousie et par haine, à faire accuser la malheureuse Azénor d'impudicité et d'abandonnement.

Emparé d'un sentiment de déshonneur, le comte Chunaire fit reconduire son épouse à Brest, en l'enceinte du château de son père. Là, elle y fut enfermée dans la tour qui porte à jamais son nom, attendant d'être menée au bûcher.

La pitié des gens était grande à l'entendre chanter et invoquer le pardon de dieu pour ses bourreaux, là-haut depuis sa tour ronde...

Vint le jour du bûcher, mais jamais celui-ci ne voulut brûler dit la chanson. Devant tant de beauté et l'enfant qu'elle attendait, décida-t-on de lui faire grâce. Ainsi fut elle confiée à la mer dans une barque sans voile, ni rame, au gré des flots.

Bon nombre de marins ont signalé l'avoir rencontrée, accompagnée de l'enfant auquel elle avait donné le jour et destiné à la noyade, son fils Budoc. D'autres disent qu'il s'agissait d'un tonneau en lieu et place de la barque, dans lequel Azénor et son fils naviguèrent cinq mois protégés par un ange, avant d'accoster sur une grève d'Irlande.

Grand fut l'étonnement des irlandais lorsqu'ils ouvrirent le tonneau et qu'ils virent surgirent de celui-ci, une belle femme et son enfant...
Cependant, face à la mort, la cruelle belle-mère avait avoué sa forfaiture, sans doute par peur des tourments de l'enfer. Le comte de Goëllo se mit alors en quète de retrouver sa femme. Il traversa nombre de mers, aborda moult pays, poursuivant sans relâche sa recherche.

Un jour enfin, il mit pied à terre aux îles de Bretagne et se trouva face à un garçonnet blond comme les blés et bleus les yeux, identiques à ceux qui illuminaient le doux visage d'Azénor. Budoc, son fils était face à lui. Et celui-ci le mena tout droit vers Azénor, sa mie, occupée au lavoir.

Après ces heureuses retrouvailles, chante la gwerz, tous trois rentrèrent en petite Bretagne.

D'autres personnes disent que Budoc demeura en Irlande...

Posté : mer. 25 mai 2005 14:37:37
par Hinata
La légende de la fontaine magique

Dans les Côtes d'Armor, à Plogat Guerrant se trouve une fontaine magique.C'est la fontaine de l'Ankou.

Si vous voulez savoir, combien de temps il vous reste à vivre, il faut, sur le coup de minuit, impérativement un 1er Mai, vous pencher au dessus de la margelle.Si vous aperçevez, à la place de votre visage, une tête de mort c'est qu'il vous reste que peu de temps à vivre.

Autrefois, les mamans voulant préserver leurs enfants de la maladie, venaient baigner leurs bébés, la première année suivant leur naissance, dans cette fontaine magique et bénéfique, à l'aube du 1er Mai.

C'est là aussi que l'Ankou , qui vous le savez, représente la mort,vient se désaltérer après une dure journée à de travail avec sa grande faux

On raconte même dans la légende, que les nuits de tempêtes, on voit l'Ankou assis sur la pierre de la fontaine
et,riant aux éclats.

Posté : mer. 25 mai 2005 15:04:12
par Hinata
Légende de fée...

Il existe au milieu de la Forêt de Lanouée près de Rohan, dans le morbihan,haut lieu de la forêt de Broceliande......

C'est l'histoire d'une très belle fée toute vêtue de blanc.
Un jour, elle rencontra un pauvre vieil homme qui se plaignait,de sa condition et lui demanda s'il serait heureux, s'il avait plein d'or dans,
son écuelle à la place de sa soupe. Celui-çi regarda son récipient, et le vit tout emplis de beaux écus brillants.

La belle Fée, lui dit alors d'aller chercher un récipient plus grand et dans sa hâte, le vieil homme lui écrasa les pieds.

A son retour, la belle Fée blanche avait disparue et son écuelle ne ne contenait plus qu'un peu de soupe froide.


Moralité: si tu écrases les pieds d'une fée et bah elle se fache... :p

Posté : sam. 28 mai 2005 17:45:33
par Hinata
La légende de la ville d'Is

Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur une immense cité ayant existée sur la côte sud de la Bretagne. Les siècles qui sont passés l'ont élevé au rang de mythe et de légende.

Qu'en est-il réellement de sa position géographique, de la date de sa disparition sous les flots? Nul ne sait avec certitude.Mais laissez-moi tout de même vous conter cette belle et tragique histoire.

C'est au mois de mars qu'elle a lieu, la grande marée, la marée de Saint-Guénolé. Plus exactement le vendredi de la Croix. Ce jour-là, la mer se retire si loin en baie de Douarnenez qu'elle laisse apparaître les vestiges d'une ville immense. Neuf lieues, neuf lieues couvertes de palais en ruines, de murs effondrés, de restes de chaussées pavées menant tantôt à Sein, tantôt à Carhaix. Cette cité, c'est Is!

Dans les temps anciens, il y avait en Cornouaille armoricaine un puissant roi qui se nommait Gradlon, dit Gradlon-Meur, Gradlon le Grand.Veilli et rassasié par un début de règne païen, empli de gloires guerrières, celui-ci était devenu avec le temps l'ami du bien, s'efforçant de gouverner pieusement son royaume terrien dans la plus grande justice.

En la sainte personne de Corentin, il avait trouvé le maître pour sa capitale de Kemper. Puis, il s'en était allé dans Is, auprès de sa fille unique, Ahès-Dahut, en qui il avait mis toutes ses complaisances.Nul homme ne sait si la cité fut un cadeau que voulut faire le roi à sa fille ou si Ahès la fit surgir des flots en invoquant quelconques sortilèges. Mais Les sept péchés régnaient en maître entre ses épais murs.Tout n'était que fêtes, liesses, plaisirs et débauches.

On voyait arriver de toutes parts, des pays les plus lointains, princes et gentilhommes attirés par la renommée de cette cour. Gradlon les recevait avec amitié, et Ahès encore mieux.

Chaque soir, en effet, la princesse choisissait un nouvel amant parmi les hôtes de belle apparence. Ses serviteurs remettaient à l'élu de la nuit, un masque magique... Le matin venu, au premier vol des hirondelles de mer, le masque étranglait le malheureux. Alors son corps était précipité au fond du gouffre de Huelgoat par un homme noir aux ordres de la princesse.

Saint Gwénolé avisé de ce qu'il se passait dans la cité, avertit à maintes reprises Gradlon que la patience de Dieu était à bout. Mais le vieux roi n'était déjà plus que faiblesse, chaque nouveau jour plus délaissé que la veille, semblable à un grand-père ayant transmis son héritage trop tôt.Il courait tout droit à sa perte dans le bruit incessant des tambours de la fête, Ahès-Dahut n'ayant que faire des menaces du saint.

Or, un soir, un prince étrange à l'oeil de feu, tout de rouge vétu faisait son entrée dans la cité. C'était un homme de grande taille, barbu à l'excès qui venait, parait-il, des extrémités de la terre afin de la renconter. Celui-ci savait tout de la malice humaine et en parlait si bien et avec tant d'esprit que Ahès et les gens de sa cour reconnurent qu'ils avaient trouvé là leur maître. Après une soirée emplie de frénésie, l'étrange personnage finissait de captiver la princesse en lui révélant, dit-on, les secrets de vices inconnus juste en échange de quelques témoignages d'amour.

Noble seigneur, quels témoignages vous donnerais-je encore que je ne vous aie point offerts?

Le prince lui réclamait alors la clé des écluses qui protégeaient la ville car il faut vous le dire, Is avait été bâtie plus bas que la mer.

Sous l'emprise du rouge étranger, Dahut s'exécutait et allait dérober la clé d'argent suspendue au cou de son père profondément endormi. De retour, elle remettait celle-ci à l'homme qui s'empressait aussitôt d'en faire usage tout en reprenant son vrai visage, celui de l'être le plus démoniaque et le plus vil.celui du diable. L'une après l'autre, les écluses protégeant la cité étaient ouvertes.

Pendant ce temps, dans l'aile de son palais, le roi était réveillé. Ce n'était point par le grondement des flots qui déjà s'engouffraient et submergeaient la cité mais par Saint-Guénolé venu en Is pour le sauver. Saisissant Morvac'h son fidèle cheval, Gradlon prenait alors la fuite aux côtés du saint homme. Chevauchant aux travers des rues, des places et des carrefours en direction de la grande terre, le roi, bon père croisait la route de sa fille qu'il ne pouvait s'empècher de prendre en croupe. Devant tant de poids, le pauvre Morvac'h se voyait rattrapé par la mer.

A moi, Saint Gwénolé! S'écriait l'épouvanté
- Gradlon, jette le démon assis derrière toi! Car toi seul seras sauvé! Répondait le saint
- Mais c'est ma fille! Je ne saurais la laisser!

Alors, Saint-Gwénolé levait sa crosse et de son extrémité touchait la princesse qui glissait dans la mer et y disparaissait.Les flots soudainement s'apaisaient et le cheval, d'un bien lourd fardeau allégé mettait enfin pied à terre.

Is n'était plus.Is avait vécu.Seule demeurait à sa place, la mer telle un lac étincellant où finissait de mourir le son des cloches.

Saint Gwénolé, servi par le vieux roi, voulut célébrer une messe de salut pour la cité engloutie. Tandis qu'il élevait au dessus de sa tête le calice en cristal de Byzance, celui-ci vit jaillir des eaux scintillantes le torse nu d'une fille aux cheveux de cuivre et à la queue d'argent.

C'était Ahès-Dahut, oui!Ahès devenue Marie-Morgane pour la durée de sa damnation.Gwénolé, saint parmi les saints en fut si surpris qu'il laissa s'échapper d'entre ses mains le précieux calice qui vint se briser au bas du rocher. Ainsi, la messe du rachat ne fut point consommée.

Depuis, Is demeure maudite et Morgane, sirène. Attendant le jour où le saint office pourra se dérouler jusqu'au bout, un vendredi de la Croix, dans une église de la cité des abîmes.

Toutefois, prenez garde,si un jour vous allez la-bas. Si jamais vous la rencontrez, méfiez-vous, c'est que la tempête n'est pas loin et alors, vous les entendrez sonner à toutes volées, montant de la mer, les cloches de la cité,les cloches d'Is la maudite,d'Is l'engloutie.

Posté : mer. 01 juin 2005 21:49:46
par Aphra
moi je les trouve magnifiques ces mythes...
:)

(celui des fées^^..(l) )

Posté : jeu. 02 juin 2005 11:27:02
par Hinata
Bah t'en connaitrais pas un par hasard qui est jolie à nous raconter.

Posté : jeu. 02 juin 2005 18:30:37
par Aphra
Petite Histoire de Dragon : le Tengu

Le petit Dragon somnolait, douillettement installé sur un épais tapis de mousse humidee Tengu, à l'ombre des grands roseaux. Le clair murmure d'une source berçait son sommeil, agrémenté de beaux rêves. Comme il se sentait bien depuis qu'il habitait ce jardin paisible, au c?ur d'un monastère ! Les moines, devenus ses amis, le respectaient et le protégeaient, car sa présence empêchait leur puits de tarir. Comme tous les dragons d'Orient, et malgré son jeune âge, il avait le pouvoir de guider au-dessus des terres cultivées les nuages qui y répandaient des pluies bienfaisantes. Grâce à lui les moines mangeaient des légumes succulents et fleurissaient toute l'année l'autel de Bouddha.

L'ami préféré du petit Dragon d'eau était justement le moine jardinier, qui ne manquait jamais de venir le saluer avant de puiser l'eau nécessaire aux plantes. D'ailleurs, il n'allait pas tarder à arriver...

Une abeille alourdie de pollen se posa sur le museau du dragon qui ouvrit un ?il, secoua la tête... et se rendormit aussitôt. Pas pour longtemps, hélas ! Un épouvantable vacarme le réveilla brutalement : le jardin était plongé dans les ténèbres, et pourtant il y régnait une chaleur de fournaise ! Apeuré, le petit Dragon d'eau se précipita sous un rocher, espérant s'y cacher. Trop tard ! Il se sentit agrippé par des serres puissantes et soulevé dans les airs, haut, si haut que le paisible jardin du monastère sembla bientôt à peine plus grand qu'une feuille de nénuphar ! Alors le petit dragon comprit son malheur : il était devenu la proie de l'abominable Tengu, l'oiseau de feu cruel, le responsable des sécheresses et l'ennemi des Dragons d'eau !

A grands coups d'ailes, l'énorme monstre s'éloignait rapidement du monastère. Parvenu au-dessus d'un désert aride et brûlant, le Tengu ralentit, commençant à descendre en planant, et brusquement laissa tomber sa proie comme s'il s'agissait d'un vulgaire caillou. Le pauvre Dragon atterrit rudement au fond d'une crevasse. Les os à moitié brisés, il se prépara à mourir. Comment aurait-il pu espérer survivre dans ce désert hostile et desséché ?

Abandonnant le Dragon à son triste sort, le Tengu était revenu survoler le monastère. Dans le jardin, assis près du puits, le moine jardinier se lamentait : " Qu'est devenu mon ami le Dragon d'eau ? " répétait-il en pleurant. Tout à coup, levant la tête, il aperçut l'oiseau de feu et devina ce qui s'était passé. Aussitôt son chagrin se transforma en colère : hurlant des injures à l'adresse du Tengu, il lui montra le poing et brandit la cruche avec laquelle il arrosait les fleurs comme s'il s'agissait d'une arme. Pauvre moine jardinier ! Irrité par les cris et les gestes hostiles de cet homme minuscule, le gigantesque oiseau de feu fondit sur lui et l'emporta jusqu'au désert où il avait abandonné sa proie.

Lorsqu'il se sentit tomber dans le vide, le moine jardinier eut la présence d'esprit d'étendre les bras : gonflées d'air, les larges manches de sa tunique ralentirent si bien sa chute qu'il atterrit sans mal au fond de la crevasse où gisait son pauvre compagnon, déjà tout rabougri à cause de la sécheresse et de la chaleur. Durant son périlleux voyage, le moine n'avait pas lâché sa cruche, qui contenait encore quelques gouttes d'eau. " Espérons qu'il n'est pas trop tard ! " se dit-il, et sans perdre de temps, il versa le précieux liquide sur la tête du dragon, tout en récitant quelques prières.

La première goutte avait à peine roulé sur la peau desséchée du Dragon que celui-ci se remit à vivre et à enfler, enfler démesurément comme un nuage porteur d'orage. D'un seul coup de sa longue queue, qui avait pris les couleurs de l'arc-en-ciel, il écarta les parois de la crevasse qui le retenait prisonnier et invita son ami le jardinier à grimper sur son dos. Par le chemin des airs, tous deux revinrent rapidement à l'abri de leur paisible jardin. Grâce au courage du moine, une dramatique sécheresse avait pu être évitée. Le terrible Tengu disparut de la région, sans doute vexé d'avoir perdu la partie.

Posté : jeu. 02 juin 2005 19:37:36
par Vlad Tepesch
C'est une légende d'où ça?

Posté : ven. 24 juin 2005 11:22:41
par Aphra
Oh, bonne question, je ne sais plus ou je l'avais trouvé, je cherchais des histoire de dragon pour faire un cadeau à Xero...héhéhé, et celle la je l'ai trouvé particulièrement sympa :) je rechercherai

Posté : ven. 24 juin 2005 18:06:39
par Hinata
Ok, merci pour ta participation Aphra.

Personne d'autre ne connaît de légende (elle peut venir de n'importe ou, mythologie grec, égyptienne, légendes bretonnes ... Tout est accépté)

Posté : mar. 28 juin 2005 22:51:00
par Hinata
La légende du Mont St Michel

Je vais vous raconter l'histoire de la grande querelle de saint Michel avec le diable.
Chaque village de France est placé sous l'invocation d'un saint protecteur, modifié à l'image des habitants.Or saint Michel veille sur la Basse-Normandie, saint Michel, l'ange radieux et victorieux, le porte-glaive, le héros du ciel, le triomphant, le dominateur de Satan.

Pour se mettre à l'abri des méchancetés du démon,saint Michel construisit lui-même, en plein Océan, cette habitation digne d'un archange; et, seul, en effet, un pareil saint pouvait se créer une semblable résidence.
Mais, comme il redoutait encore les approches du Malin, il entoura son domaine de sables mouvants plus perfides que la mer.
Le diable habitait une humble chaumière sur la côte; mais il possédait les prairies baignées d'eau salée, les belles terres grasses où poussent les récoltes lourdes, les riches vallées et les coteaux féconds de tout le pays; tandis que le saint ne régnait que sur les sables. De sorte que Satan était riche, et saint Michel était pauvre comme un gueux.
Après quelques années de jeûne, le saint s'ennuya de cet état de choses et pensa à passer un compromis avec le diable; mais la chose n'était guère facile, Satan tenant à ses moissons.Il réfléchit pendant six mois; puis, un matin, il s'achemina vers la terre. Le démon mangeait la soupe devant sa porte quand il aperçut le saint; aussitôt il se précipita à sa rencontre, baisa le bas de sa manche, le fit entrer et lui offrit de se rafraîchir.
Après avoir bu une jatte de lait, saint Michel prit la parole:
- Je suis venu pour te proposer une bonne affaire.
Le diable, candide et sans défiance, répondit:
- Ça me va.
- Voici. Tu me céderas toutes tes terres.
Satan, inquiet, voulut parler:
- Mais...
Le saint reprit:
- Écoute d'abord. Tu me céderas toutes tes terres. Je me chargerai de l'entretien, du travail, des labourages, des semences, du fumage, de tout enfin, et nous partagerons la récolte par moitié. Est-ce dit?
Le diable, naturellement paresseux, accepta.
Il demanda seulement en plus quelques-uns de ces délicieux surmulets qu'on pêche autour du mont solitaire. Saint Michel promit les poissons.
Ils se tapèrent dans la main, crachèrent de côté pour indiquer que l'affaire était faite, et le saint reprit:
- Tiens, je ne veux pas que tu aies à te plaindre de moi. Choisis ce que tu préfères: la partie des récoltes qui sera sur terre ou celle qui restera dans la terre.
Satan s'écria:
- Je prends celle qui sera sur terre.
- C'est entendu, dit le saint.
Et il s'en alla. Or, six mois après, dans l'immense domaine du diable, on ne voyait que des carottes, des navets, des oignons, des salsifis, toutes les plantes dont les racines grasses sont bonnes et savoureuses, et dont la feuille inutile sert tout au plus à nourrir les bêtes.
Satan n'eut rien et voulut rompre le contrat, traitant saint Michel de «malicieux».
Mais le saint avait pris goût à la culture; il retourna retrouver le diable:
- Je t'assure que je n'y ai point pensé du tout; ça s'est trouvé comme ça; il n'y a point de ma faute. Et, pour te dédommager, je t'offre de prendre, cette année, tout ce qui se trouvera sous terre.
- Ça me va, dit Satan.
Au printemps suivant, toute l'étendue des terres de l'Esprit du mal était couverte de blés épais, d'avoines grosses comme des clochetons, de lins, de colzas magnifiques, de trèfles rouges, de pois, de choux, d'artichauts, de tout ce qui s'épanouit au soleil en graines ou en fruits.
Satan n'eut encore rien et se fâcha tout à fait.
Il reprit ses prés et ses labours et resta sourd à toutes les ouvertures nouvelles de son voisin.
Une année entière s'écoula. Du haut de son manoir isolé, saint Michel regardait la terre lointaine et féconde, et voyait le diable dirigeant les travaux, rentrant les récoltes, battant ses grains. Et il rageait, s'exaspérant de son impuissance. Ne pouvant plus duper Satan, il résolut de s'en venger, et il alla le prier à dîner pour le lundi suivant.
- Tu n'as pas été heureux dans tes affaires avec moi, disait-il, je le sais; mais je ne veux pas qu'il reste de rancune entre nous, et je compte que tu viendras dîner avec moi. Je te ferai manger de bonnes choses.
Satan, aussi gourmand que paresseux, accepta bien vite. Au jour dit, il revêtit ses plus beaux habits et prit le chemin du Mont.
Saint Michel le fit asseoir à une table magnifique. On servit d'abord un vol-au-vent plein de crêtes et de rognons de coq, avec des boulettes de chair à saucisse, puis deux gros surmulets à la crème, puis une dinde blanche pleine de marrons confits dans du vin, puis un gigot de pré-salé, tendre comme du gâteau; puis des légumes qui fondaient dans la bouche et de la bonne galette chaude, qui fumait en répandant un parfum de beurre.
On but du cidre pur, mousseux et sucré, et du vin rouge et capiteux, et, après chaque plat, on faisait un trou avec de la vieille eau-de-vie de pommes.
Le diable but et mangea comme un coffre, tant et si bien qu'il se trouva gêné.
Alors saint Michel, se levant formidable, s'écria d'une voix de tonnerre:
- Devant moi! devant moi, canaille! Tu oses... Devant moi...
Satan éperdu s'enfuit, et le saint, saisissant un bâton, le poursuivit.
Ils couraient par les salles basses, tournant autour des piliers, montaient les escaliers aériens, galopaient le long des corniches, sautaient de gargouille en gargouille. Le pauvre démon, malade à fendre l'âme, fuyait, souillant la demeure du saint. Il se trouva enfin sur la dernière terrasse, tout en haut, d'où l'on découvre la baie immense avec ses villes lointaines, ses sables et ses pâturages. Il ne pouvait échapper plus longtemps; et le saint, lui jetant dans le dos un coup de pied furieux, le lança comme une balle à travers l'espace.
Il fila dans le ciel ainsi qu'un javelot, et s'en vint tomber lourdement devant la ville de Mortain. Les cornes de son front et les griffes de ses membres entrèrent profondément dans le rocher, qui garde pour l'éternité les traces de cette chute de Satan.
Il se releva boiteux, estropié jusqu'à la fin des siècles; et, regardant au loin le Mont fatal, dressé comme un pic dans le soleil couchant, il comprit bien qu'il serait toujours vaincu dans cette lutte inégale, et il partit en traînant la jambe, se dirigeant vers des pays éloignés, abandonnant à son ennemi ses champs, ses coteaux, ses vallées et ses prés.
Et voilà comment saint Michel, patron des Normands, vainquit le diable.

La légende du Taureau bleu

Posté : lun. 19 déc. 2005 11:04:06
par Hinata
La légende du taureau bleu

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Cette charmante histoire a pour cadre les Landes de Lambrun vers Concoret.
Un jour, une fillette s'enfuit de chez elle avec son seul et unique ami, un majestueux taureau bleu. Mais ce n'était pas un taureau ordinaire car il possèdait des pouvoirs magiques.
Pour être en sécurité, ils devaient franchir 3 vallons.
Le seul problème, c'est que la fillette ne devait en aucun cas toucher aux feuilles des arbres peuplant ces vallons, sinon de grands malheurs arriveraient.
Dans le premier vallon, les feuilles étaient de bronze et ils passèrent sans problème.
Les arbres du 2e vallon portaient eux, des feuilles en argent.
Par inadvertance, la fillette effleura une feuille et d'hideuses bêtes rampantes firent leur apparition. Le taureau les écrassa farouchement de ses sabots et ils reprirent la route.
Dans le 3e vallon, les arbres resplendissaient d'éclatantes feuilles en or et la petite fille ne put résister et en toucha une.
Aussitôt des bêtes sauvages attaquèrent le taureau qui combattit bravement. Il sortit vainqueur du combat mais mortellement blessé.
Peu avant de mourir il demanda à la fillette de l'enterrer sous un tertre de pierres bleues (que l'ont peut toujours voir sur la lande). Il lui dit aussi de revenir le prier à chaque fois qu'elle aurait un ennui ou besoin de quelque chose.
Ces pierres existent bel et bien et on peut les voir encore sur la lande qui couvre le pays allant de Mauron à Concoret.

Posté : mar. 20 déc. 2005 11:01:54
par Hinata
La légende des Eaux Magiques

Il existe à Plestin-Les-Grèves, Côtes d'Armor, une fontaine magique: la fontaine de Tool-Efflam. On peut, grâce à cette fontaine, savoir ce que seront ses amours. Il faut pour cela déposer 2 petits morceaux de pains représentant l'un, le garçon, l'autre la fille, sur l'eau qui sort de la fontaine par un petit canal s'élargissant vers un réservoir en tourbillonnant. Si les 2 morceaux de pain flottent en gardant la même distance entre eux qu'au départ, le mariage se fera bientôt. S'ils s'éloignent l'un de l'autre, il n'aura peut etre même jamais lieu...

La légende de la roche aux fées

Posté : mer. 08 mars 2006 18:27:42
par Hinata
La Légende de la Roche-aux-Fées

Les fées, au temps où elles vivaient, honoraient après leur mort ceux qui avaient fait quelque bien pendant leur vie, et bâtissaient des grottes indestructibles pour mettre leurs cendres à l'abri de la malveillance et de la destruction du temps, et dans lesquelles elles venaient la nuit causer avec les morts.
Et l'on dit que leur influence bienfaitrice répandait dans la contrée un charme indéfinissable, en même temps que l'abondance et la prospérité
C'est dans ce but et dans ces féeriques intentions qu'elles bâtirent la Roche-aux-Fées que nous avons dans un de nos champs. Ces fées, dit-on, se partagèrent le travail : quelques-unes d'entre elles restèrent au lieu où devait s'élever le monument, en préparaient les plans et l'édifiaient ; les autres, en même temps, tout en se livrant à des travaux d'aiguille, allaient dans la forêt du Theil, chargeaient leurs tabliers de pierres et les apportaient à leurs compagnes ouvrières, qui les mettaient en oeuvre. Mais elles ne comptèrent pas à l'avance ce qu'il leur en fallait.
Or, il advint que le monument était terminé et que les fées pourvoyeuses étaient en route, apportant de nouveaux matériaux ; mais, averties que leurs matériaux étaient inutiles, elles dénouèrent leurs tabliers, les déposèrent là où elles étaient quand l'avertissement leur parvint. Or, il y en avait dans la lande Marie ; il y en avait près de Rétiers ; il y en avait à Riche-bourg et dans la forêt du Theil. De là vient qu'on trouve dans tous ces endroits des pierres de même nature et provenant du même lieu que celles qui forment notre Roche-aux-Fées. Depuis longtemps les fées ont malheureusement disparu ; mais le monument est resté. Dans la nuit, quand la bise souffle au-dehors, on entend comme des plaintes dans la Roche-aux-Fées, et l'on dit que ce sont là les morts qui reposent là qui appellent les fées protectrices, et que ces plaintes se renouvelleront jusqu'à ce qu'elles soient revenues.