Et si on parlait de nos rêves...
Posté : dim. 03 juil. 2005 11:19:00
Je propose, dans ce thread, que chacun raconte ses rêves (ou cauchemards).
Tout commence dans mon appart, qui n'y ressemble pas mais je ne suis pas assez conscient pour m'en rendre compte. N'ayant rien à faire, je décide d'aller faire mes courses, j'ai juste le temps de sortir et de me rendre compte que je suis en plein coeur de Nar Shaddaa, avant de me retrouver à nouveau dans mon appart le panier de course à la main et ne sachant même pas ce qu'il contient, ce qui ne semble pas me gêner. Le monde est presque en suspend.
Tout d'un coup tout dérape, il y a un terrible tremblement de terre et l'appart ce retrouve coupé en deux. Je suis sur une table trop petite, avec vue directe sur les abîmes de Nar Shaddaa. Je ne sais même pas où est passée l'autre moitié de l'immeuble, même s'il me semble qu'elle n'est qu'à 1 ou 2 mètre. Je suis pris par un vertige soudain et commence à délirer, le décor nocturne du paradis du crime laisse place à un chemin rocailleux ensoleillé et perdu dans la montagne.
A ce moment précis, je suis devenu incapable de discerner la réalité du rêve, et j'en viens à la conclusion suivante : ce décors de montagne, bien que réaliste est le fruit de mon imagination, en réalité je me trouve dans mon appart, sur une table, avec un faille au beau milieu de la pièce et si je fais le moindre faut pas dans ce rêve je tomberais dans les très fonds de Nar Shaddaa et je mourrais ; mon imaginaire faisant bien les chose il y a quelque part dans ce décor un symbole de chute vertigineuse, donc si je l'évite tout devrait bien ce passer.
Fort de mon raisonnement défiant toute logique, je décide de jouer le jeu et d'évoluer dans cet environnement montagneux beaucoup plus captivant que mon morne appartement. Mon subconscient zappe un gros passage en me faisant comprendre que j'ai traversé un pierrier et escaladé pas mal de murs. Ceci prenant facilement la forme d'un labyrinthe, je ne suis pas étonné lorsque je croise une énigme au détour d'un chemin à flan de falaise.
Ne m'attardant pas sur la résolution de l'énigme je me retrouve à remonter une voie rocheuse creusé par l'homme à flan de montagne, la pente est douce et l'itinéraire semble en ligne droite, il s'agit probablement d'un canal anti-avalanche ou d'une sortie de barrage. Au court de mon ascension les bords du canal, à l'origine inclinés, deviennent verticaux et affreusement haut. Ne tardant pas à croiser une bifurcation, je décide d'aller voir se qu'il y'a dans l'affluant et par conséquent tourne à gauche.
Là, après n'avoir fait qu'un dizaine de mètres, je me retrouve propulsé dans un univers en guerre avec des sortes d'humanoïdes armés d'un immense fusils énergétique, nécessitant le bras droit pour tenir le cylindre porteur et le bras gauche pour assurer la stabilité par l'intermédiaire d'une barre horizontale. Ces êtres étranges se battaient farouchement contre de gigantesques vaisseaux de combat. La scène avait la forme d'un documentaire interactif sur ses héros solitaires, avec des phases de narration et de simulation. Le documentaire pris fin brusquement en plein milieu d'une cinématique de combat contre une flotte de sous-marins qui avait fait surface. Je me retrouvais à nouveau dans le décors montagneux, dans l'affluant du canal principal, mais cette fois ci la tête vers la bifurcation que je venais de passer. Prenant le documentaire pour un indice qui me permettra de résoudre une future énigme, je décide de revenir sur mes pas pour continuer mon ascension du canal.
Tout à coup, le sol se met à trembler et la montagne à gronder. Craignant le pire je fixe mon regard le plus loin possible devant moi. Ô stupeur, une vague immense me fonce dessus, l'hypothèse du canal de sortie de barrage était juste et il venait de faire un lâcher. Pris au piège par les parois abruptes ma seule issue est de dévaler la pente à toutes jambes jusqu'à ce que je trouve une sortie. Dans ma précipitation je passe la bifurcation et réalise qu'il n'y a rien de bon pour moi plus loin. Un éclair traverse mon esprit, les abris anti-souffle dans les forts de la première guerre mondiale, de simples cavités verticales creusées à même le mur. J'y pense de toutes mes force : "Il m'en faut un, juste un, même si il n'y en avait pas lors de la montée. J'en veux ici et maintenant!". Une cavité apparaît à quelques mètres, je m'y réfugie et réalise un peu tard qu'elle ne pourra pas me sauver de flots. Prenant mon courage à deux mains je décide de rusher vers la bifurcation. La distance est courte mais le timing séré. Je m'élance, fonçant droit vers la vague ... la vague? Le bruis a changé, le tremblement s'est intensifié, la vague s'est métamorphosée. Je me retrouve face à un bloc de pierre qui prend toute la largeur du canal et je perçois au loin qu'il n'a pas de fin. Il avance dans le canal plus vite encore et me bloque déjà l'accès à la bifurcation. Tout abris serait mon tombeau et je ne peux que foncer vers le bas en priant pour ma survie.
Le choc avec le rocher surnaturel est quasi inexistant, je suis simplement poussé à toute vitesse le long du canal. Je dépasse même l'endroit où je l'avais rejoint et en atteint bien vite le bout. Et quel bout, le canal donne sur un précipice et ce continue par un chemin de fer flottant dans le vide puis le long d'une falaise. Telle une épée de Damoclès, la réalité de Nar Saddaa me revient à l'esprit, si je tombe dans le rêve je mourrais. Le Rocher fonce toujours à vive allure et la voie se fait sinueuse. Je concentre mon esprit pour que le Rocher épouse la forme du chemin de fer et me maintienne sur le rail. Ceci fait, mème en étant à quelques millimètres du vide, je peux apprécier le paysage qui défile à toute vitesse.
Peut à peut le Rocher ralentit et un sol se crée sous la voie, ci bien que je fini par me retrouver sur un méplat d'une falaise dont je ne distingue ni le bas ni le haut. Il y a un peu de végétation, de l'herbe folle et un ou deux mélèzes de petite taille. Le chemin de fer à disparu, le rocher aussi. Etant toujours sous la crainte du vide, mais ne souhaitant pas en rester là, j'entrepris l'escalade de la paroi rocheuse. Ma main glisse, je tombe la tête la première ... et me retrouve parterre dans mon appart. La faille à disparue, je suis dans la réalité et en vie ... je ne tarde pas à me contredire, me réveillant dans mon lit et réalisant, suite à un rapide coup d'oeil à ma montre, que je suis en retard pour mon taff ... p****n d'encapsulation, quand je pense que j'ai encore de la modélisation objet à faire aujourd'hui !
Une fois couché, comme prévu le sommeil refuse de venir. Pendant une heure ou deux, des fragments de ma journée défilent devant mes yeux, pas exactement des rappels, ils divergent complètement même, c'est sûr mon imagination est à l'œuvre, mais l'excitation d'avoir bientôt accès à un rêve et le bourdonnement de la ville dans mes oreilles me maintiennent dans cette phase de somnolage. Longtemps les images défilent sans réussir masquer l'obscurité de ma piaule, puis ...
Black-Out ! Je ne suis même pas censé vous narrer cette partie par ce qu'elle représente un vide de conscience, une discontinuité de fonctionnement de mon esprit, mais je sais qu'elle est là car quand je ressens à nouveau, les événements précédents me semblent lointains voir inexistants.
Oui, je suis debout dans une sorte d'autorail comme si j'y étais tout les jours à la même heure, je ne sais pas d'où je viens ni où je vais et la douce lueur du soleil ne me permet pas de placer l'évènement le matin où le soir. Je suis dans cet autorail, à l'extérieur il est fait de tôle ondulé non-peinte, un métro parisien peut être, l'habillage intérieur est la même plastique beige moulé que celui des trams nantais ; mais qu'importe, ce n'est pas un transport en commun citadin, les portes sont celles de vieux train, il n'y a ni chauffeur ni cabine pour, aucune caténaire au-dessus de la voie et le paysage qui défile sur les cotés est campagnard. Je suis là, en tête de train, à 1m50 des vitre avants, la voie glisse sous la voiture. Il y a des barre au plafond avec de poignées comme dans les transport collectif, j'en tiens une de la main droite, ma main gauche est encombrée d'une mallette. Il y a d'autre passagers, je sent leur présence, je ne les voix, je ne regard même pas dans leur direction, mais je sais qu'il sont là, qu'il sont peu, que je les connais bien, ils vivent au même endroit que moi, travail au même endroit que moi. S'il y a des sièges? ... je ne le sait pas, je ne les distinguent pas, il ne m'intéressent pas ; et il en va de même pour le reste du train le nombre de voiture, leur aspect, ce qu'elle contiennent, tout cela je l'ignore, je n'y prête même pas attention. Je suis là, las peut être, l'esprit hagard, passif, les arbres qui bordent la voie passent encore et encore ... il va se passer quelque chose, je le sais, même si je ne sais pas quoi, il va se passer quelque chose, j'en ressens le danger, mais il me passe au-dessus et j'en ai rien à foutre.
Sans transition je me retrouve dans un bâtiment, l'endroit où je vit, ou serait ce l'endroit où je travail, ou les deux mais dans ce cas là à quoi sert le train ... il me semble loin d'ailleurs, inexistant mais sans l'être, j'ai l'impression de l'avoir pris, qu'il s'est passer quelque chose d'horrible, de mal saint. Oui, quelqu'un à fait quelque chose, pas moi ni un passager, mais quelqu'un qui aurait pu en être, car il est là je le connais je sais qui c'est et pire encore je suis juste à coté de lui. Il nous a fait cette chose, à moi et aux autre passager, j'ai le sentiment qu'il n'était pas seul mais il l'a fait. Il est dangereux, criminel, mais étrangement je ne lui en veut. Je suis toujours aussi hagard, nous sommes tous là, moi, les passagers, lui, et plus encore ; comme d'habitude, oui tout est normal ici. Dans ce bâtiment aux revêtements intérieurs de matières synthétique grisâtre, la vie suit son cours. Ces murs, ce sol, cet lumière ... ça ressemble à un bâtiment que j'ai connu, mais ce n'ai pas lui, les formes sont plus curvilignes, les escalier sont des rampes et il comporte un internat. D'ailleurs ici comme dans le train, les dimension me semblent démesurés : est ce les constructions qui sont trop grandes, ou moi qui suis jeune ? La deuxième option me semblera évidente au réveille. Mais revenons en au rêve : la vie y suis son cours, enfin c'est ce que je pense d'elle, car elle n'a pas de cours, il ne se passe rien. Nous sommes là, tous là, abattus, ou indifférent donc inexistant, sauf lui. Il fait parti de nous et partage un peu de l'attitude général, mais semble sortir du lot et dominer sont entourage. Tout me semble normal, et pourtant ... je n'arrive à me défaire d'une certaine gène, je me sens spoiler, oppressé, dépossédé ; sans l'être ; et j'ai l'impression que ceux qui m'entourent le ressentent aussi et en reste prostrés. Mais pas lui, il en est là source, je le sent, il a organisé la chose et en profite. Paradoxalement j'ai le sentiment que rien ne s'est passé, ou que si cela s'est passé, cela va recommencé ; cela peut être évité.
Et tout cela recommence, je suis à nouveau dans le train, dans la même posture, mais cette fois ci pleinement éveillé. Je sent davantage la vitesse du train, d'avantage l'arrivé du danger, d'avantage l'urgence d'une réaction. Si je reste dans ce train, quelque chose de terrible va arrivé, je le sait ; et cela trouble l'équilibre de la scène, un psychose se répand dans le wagon, dans les autre aussi sûrement, comme si nous filions à toute vitesse vers un mur, mais ce n'est pas ça. Le danger est là, faisant paniquer les passagers, les empêchant de se décider, les résignant un peu ; il est là, mais il me passe au dessus. Je veux sortir, je dois sortir. Donc j'avance jusqu'à la porte sur ma droite et je l'ouvre, à la stupeur des autres. Je me penche dehors, les main agrippées à chaque coté du battant. Je ne distingue l'horizon, ni devant, ni derrière, je fait une fixation sur les arbres, la terre et le ballast : ils défilent vite, très vite, trop vite. Si je saute j'irais me fracasser la nuque sur des cailloux, dois-je rester à bord ? Dois-je risquer ma peau ? Non, je dois absolument trouver un moyen d'arrêter ce train, cet autorail sans conducteur, sans même une cabine. Je tire sur mes bras pour re-rentrer et dirige instinctivement ma main gauche vers le haut, le long du mur, à la recherche d'une aide. Elle est là j'en suis certain, elle ne peut pas être absente. Et effectivement elle s'y trouve, ma main se referme dessus, sur cette manette rouge de freinage d'urgence que personne ne semblait avoir remarqué, pas même moi. Je l'actionne, le train s'arrête doucement et je saute dehors.
Dehors ils sont là. Un camion lourd et massif bloque le passage à niveau une centaine de mètres plus loin, un autre attend en face de moi sur une petite route perpendiculaire à la voie et qui s'arrête avant de l'atteindre. Ils sont là au niveau des camions, surpris, apparemment ils ne s'attendaient pas à ma réaction, mais il en faudra plus pour les dissuader d'agir, quoiqu'ils projettent, quoique contienne ce train, je ne pourrai pas les arrêter, me sauver est tout ce qui est à ma portée. Mais où ? En face et à gauche il y a eux, à droite un mauvais choix et tout autour des bois bordés de ronces et autre buissons difficilement franchissables. Il doit bien y avoir une autre possibilité, dans le genre à 45° sur ma gauche là où j'ai le plus de chances de la percevoir car pile entre les deux dangers. Il y a des construction dans cette direction, je la sais, la route qui passe au passage à niveau y mène : je saute donc du talus ... et me réceptionne dans une allée piétonnière, je file et eux réagissent sans panique, pour eux je n'irai pas loin, ils me cueilleront par la route. Et ils n'ont pas tord s'ils se dépêchent ils ont des chances, seulement ils ignorent que je vais me contenter de traverser, de passer dans une autre rue pour rejoindre une chemin de terre puis un sentier caillouteux qui trace à travers la montagne et me ramènera jusqu'au bâtiment. Ce décor n'a rien à voir avec ce rêve, je le sait pertinemment, il viens d'un autre rêve beaucoup plus accueillant, avec une vieille maison et j'avais pris le sentier dans le sens inverse, mais il m'arrange bien là, donc il y sera et ils ne vont rien comprendre à ma disparition.
J'arrive donc à la route, la travers pressé et m'apprête à filler tout droite. Mais voilà que l'intersection en Y entre la route et la rue m'apparais disproportionnée. Le petit espace vert dans la partie centrale est en fait un enclos à bisons nains rattaché aux maison basse du quartier. Les barrière sont massives et l'espace assez vaste pour rajouter une ou deux maison. La seule chose qui me viens à l'esprit c'est qu'ils me bloquent le passage donc je suis obliger de les contourner pour accéder à la rue. Comme quoi, croiser des bisons, nains, en pleine ville, est tout à fait normal. Donc je me dépêche encore plus et je me perd sans encombre dans les arrières ruelles jusqu'au chemin en question. La nuit tombe, je savoure l'air doux et humide des collines. Atteignant le sentier, je croise deux jeunes, on discute tranquillement jusqu'à ce que je me rende compte qu'ils sont entrain de me menacer avec des couteaux et une forte volonté de me transformer en reste de repas de chiens errant ... j'y pige que dalle, mais bon, faux croire qu'échapper à un truc et modifier la teneur d'un rêve ne ce fait pas sans risque. Je bloque l'un de mes agresseur et lui fait comprendre que son arme peut très bien se retourner contre lui ... et ils se barrent presque apeurés mais en tout cas démotivés ; alors qu'ils étaient deux contre un, du n'importe quoi, ma volonté d'en finir avec cette histoire était plus tenace que leur existence, à tel point que mon subconscient a gentiment éclipsé la balade du retour pour me faire directement passer au lendemain matin lors que j'atteins le bâtiment.
Je longe une sorte d'entrepôt sur un parking presque vide, il me refais penser au même lieu, idem quand je vois le bâtiment, il est revêtu de tôle ondulée mais sa géométrie est plus tarabiscotée et les collines sont trop proches trop prononcées, donc c'est pas lui mais bien le bâtiment de mon rêve. J'entre, il y a du monde, moins que la veille, mais lui, il est ici, je le vois et l'isole. Il ne s'attendait apparemment pas à me revoir complètement remonter, et encore moins en vie. S'en suit une discutions aussi incohérente qu'inintéressante, donc je laisse le rêve s'atténué et me réveille ... un peu tard il est vrai.
Moralité, j'y ai rien compris mais c'était follement divertissant !